En regardant des sociĂ©tĂ©s comme Apple, Amazon, Facebook, on a changĂ© notre dĂ©finition du succĂšs, de la productivitĂ© et de notre relation au travail. Aujourdâhui, les nouvelles stars sont les entrepreneurs. Entreprendre est devenu synonyme de rĂ©ussite et de prestige social et on en vient Ă dĂ©finir la valeur d’une personne Ă sa rĂ©ussite.
On devient obsĂ©dĂ© par leurs vies personnelles : Savoir ce qu’ils font le matin, ce qu’ils lisent, comment ils gĂšrent leurs journĂ©es..Leurs vies sont racontĂ©es dans des livres ou dans des chaines youtube. On ne compte plus les vidĂ©os sur les routines de Elon Musk, Richard Branson, Tim Cook.. On veut leur ressembler pour ĂȘtre acceptĂ© et ĂȘtre reconnu.
Nous voyons que ce que les mĂ©dias veulent nous montrer. On ne sait rien de ce que ces personnes ont vĂ©cues pour en arriver lĂ et des sacrifices auxquelles elles ont fait face. Bien souvent, on ne sait mĂȘme pas si leur succĂšs est rĂ©el.
D’autres part, nous essayons de calquer avec une culture du travail outre-atlantique qui ne correspond pas Ă notre vie Ă nous…Nous sommes beaucoup influencĂ©s par ces entreprises amĂ©ricaines qui apportent leur propre philosophie de la productivitĂ© et du succĂšs..
Sauf qu’ils n’accordent pas autant d’importance que nous Ă une vie oĂč le cercle familiale, amicale, amoureux et les loisirs sont prĂ©pondĂ©rants..
On absorbe alors des idĂ©es qui sont toxiques pour nos modes de vie. Comme des mensonges qui s’insinuent dans notre conception de la vie.Â
đ Se libĂ©rer de la pression sociĂ©tal autour de la productivitĂ© et du travail.Â
« Et toi, tu fais quoi dans la vie? »
Cette question je l’ai entendu des centaines de fois..
« Je marche, je mange, je vois des amis, je fais du sport, je bouquine… »
Les gens se sentent mal Ă l’aise si on ne rĂ©pond pas par la description de notre vie professionnelle. Pourtant on ne devrait pas se dĂ©finir par notre travail.
On a beaucoup d’idĂ©es vis Ă vis du bonheur et du succĂšs que l’on a créé durant notre Ă©ducation et notre vie. Mais on ne les a jamais vĂ©ritablement questionnĂ©.
OĂč est-ce que j’ai eu cette dĂ©finition du bonheur et de la rĂ©ussite ? Qui m’a racontĂ© ces histoire ? Qu’est-ce que j’ai vraiment envie de faire et oĂč ai-je envie de passer mon temps ? Qu’est-ce qui est essentiel pour moi ?
Avant de vouloir rĂ©organiser notre relation au temps et au travail, il est important de questionner notre Ă©tat d’esprit sur la vision du bonheur et de la rĂ©ussite.
đ Fier d’ĂȘtre occupĂ© ?
« Je suis content, je suis arrivĂ© Ă caler 12 rĂ©unions Zoom dans la journĂ©e ». « J’utilise Calendly pour que les gens puissent booker des crĂ©neaux de 25min et comme ça j’enchaine ».Â

Une Ă©niĂšme application de « to-do list », une profusion d’articles de blogs sur comment ĂȘtre mieux organiser pouvoir en faire plus. Il « faut » organiser chaque minute de sa journĂ©e.
Si je ne travaille pas assez longtemps, je ne vais pas rĂ©ussir, je veux que l’on voit que je mĂ©rite de rĂ©ussir. Que j’ai de la valeur en temps qu’ĂȘtre humain…
Nous passons notre temps Ă nous communiquer des messages Ă notre inconscient sur l’absolue nĂ©cessitĂ© d’ĂȘtre productif.
C’est devenu tellement normal de dire qu’on est occupĂ©, de se sentir fier d’avoir un agenda chargĂ©. Je ne suis pas sĂ»r que cela devrait ĂȘtre le standard.Â
On est tellement stimulĂ© qu’on ne donne jamais le temps Ă notre cerveau de respirer. On est devenu dĂ©pendant de cette stimulation perpĂ©tuelle avec les rĂ©seaux sociaux et ce culte de la performance. Â
Dans le roman de George Orwell – la ferme des animaux – Malabar est un cheval de trait dĂ©crit comme loyal et puissant. Sa rĂ©action face aux problĂšmes est invariablement la mĂȘme : « Je vais travailler plus dur. » Dans des conditions trĂšs difficiles, il restera fidĂšle Ă sa philosophie jusqu’au jour oĂč, rompu, totalement Ă©puisĂ©, il sera envoyĂ© Ă l’abattoir.Â
Sommes-nous comme Malabar ?  Â
 đ Travailler comme des athlĂštesÂ
La crĂ©ativitĂ© et le sport sont trĂšs similaires. Quand on est fatiguĂ©, on travaille plus lentement et on fait plus d’erreurs. Comme notre corps, nos cerveau sont limitĂ©s en terme de travail.
Faites-vous du sport pendant 10h sans vous arrĂȘter ? Pourtant c’est ce que vous faites subir Ă votre cerveau. Je ne suis pas sĂ»r que la qualitĂ© sera au rendez-vous. Â

Dans notre journĂ©e, mĂȘme 15min de repos, marcher, faire une sieste, ca peut vous changer la vie. Ne dit-on pas que les meilleurs idĂ©es finissent par arriver pendant que vous faites quelque chose d’autres que travailler ? (Lors de votre sport, pendant votre douche, quand vous partez marcher…)Â
 Et si on copiait les athlĂštes?Â
Pour maintenir un haut niveau de performance, ils se crĂ©ent des programmes d’entrainements. Il y a des journĂ©es oĂč ils font du sport Ă haute intensitĂ©, d’autres jours Ă basse intensitĂ© et des journĂ©es de repos pour optimiser et reposer leurs corps.
Nous pourrions imaginer travailler en coopĂ©ration avec notre cerveau quand il est prĂȘt Ă ĂȘtre crĂ©atif ou le laisser se reposer quand il en a besoin pour pouvoir produire le meilleur de ce qu’il peut faire sans sacrifier notre santĂ© et nos relations.Â
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