Un soir avec des amis, nous nous sommes amusés à comparer le nombre d’articles et de vidéos YouTube mis dans la case “ à lire plus tard », le nombre d’onglets ouverts ou de mails en retard.. Ce fut une surprise de voir que nous avions tous le même syndrome de stocker beaucoup de contenu que nous considérions comme intéressant pour les lire plus tard. Nous sommes victimes du syndrome du FOMO.

Manque de chance, si on regarde le nombre de contenus créé quotidiennement, je ne suis pas sûr que l’on puisse un jour rattraper “le retard”. Nous n’aurons jamais le temps de tout lire..   

Contenus créés en temps réel - FOMO
Contenus créés en temps réel

Nous sommes victimes de FOMO, la peur de manquer quelque chose. Nous voulons tout savoir, tout lire, ne rien rater des informations qui circulent sur nos réseaux et des différents partages d’amis ou de professionnels qui peuvent nous aider à développer nos compétences.   

FOMO, FOBO, JOMO.. Tant d’acronymes que vous avez dû lire ou entendre ces derniers temps.. Ce sont des “syndromes” que rencontrent les générations Y et Z depuis la naissance d’internet, du smartphone et des réseaux sociaux.  

Qu’est-ce que le FOMO ? 

Le FOMO est l’acronyme pour “Fear of missing out”, ou en français, la peur de manquer quelque chose.  

Depuis quelques années et l’avènement d’internet, des technologies et des réseaux sociaux, les distances se sont réduites et l’accès à l’information est devenu plus simple.  
En quelques clics, nous pouvons explorer des contenus à travers le monde et échanger avec notre famille et notre entourage. Je trouve ça génial d’avoir cette possibilité aujourd’hui de parler à des personnes partout dans le monde, de voir sa famille en Visio à n’importe quel moment de la journée ou encore d’apprendre quelque chose de nouveau depuis chez soi.  

Mais si en principe ces réseaux et cette disponibilité d’informations sont censés nous aider à nouer des contacts et se tenir au courant de ce qui se passe, finalement ce flux d’informations nous propose une quantité inimaginable de contenus, d’images, d’alerte et de notifications.  

Nous devenons constamment sollicités et cela nous instille une peur latente de “ne pas être dans le coup” ou de manquer des informations primordiales.   
Nous passons alors nos journées à actualiser les réseaux sociaux, envoyer des messages ou lire articles et mails pour être sûr de ne rater aucune information.  
Nous voulons tout savoir, être au courant de tout ce qui se passe.  C’est devenu une sorte d’anxiété sociale par la peur de manquer quelque chose d’important.

Encore cette histoire de comparaison aux autres

Qui ne s’est jamais dit que son week-end était bien moins sympa que celui de son voisin si l’on en croit les photos partagées sur son profil ?
Depuis la nuit des temps, nous avons toujours trouvé l’herbe plus verte ailleurs, et les réseaux sociaux ont démultiplié cette perception.

On ne peut pas être au four et au moulin, dit l’adage.

Instagram… Facebook.. où tout le monde ne montre qu’une “version” de leurs vies,  nous pousse aussi à nous comparer aux autres utilisateurs et créer un état de stress émotionnel et anxieux.  
“Est-ce que ma vie est véritablement bien ? Est-ce que je suis en train de rater quelque chose ?” 

Nous pouvons ressentir le besoin obsessionnel de vérifier notre téléphone, d’examiner les profils de nos contacts. Nous éprouvons la nécessité d’être au courant de tout par peur d’exclusion sociale ou de solitude. 

Pour combattre ce sentiment d’exclusion, nous entrons dans le jeu, postant nous aussi des instants de nos vies pour répondre à un besoin de reconnaissance et de comparaison. 

Nous allons jusqu’à accorder plus d’importance à ce qu’il se passe sur les réseaux sociaux que dans notre vie réelle. Cependant, cette « exposition de vie » est partielle et constitue rarement une vision de la réalité de celui qui publie.

Le marketing utilise le FOMO

L’utilisation de ce comportement est très utilisé comme levier d’action dans le marketing.

En utilisant les promotions flashs, les ventes privées ou le stock limité, les entreprises profitent de biais pour provoquer un sentiment d’urgence avec un risque de louper une affaire. 

Ils essaient de nous inclure en utilisant les réseaux sociaux par l’utilisation d’influenceurs, de prix pour les communautés pour que l’on participe et que l’on ne rate pas une occasion d’acheter ou d’aller voir les derniers nouveautés.

Le FOMO touche davantage de jeunes ayant une dépendance familiale ou sociale. Ils utilisent souvent les réseaux pour construire et réaffirmer leur identité. C’est pourquoi ils ne veulent rien manquer de ce qu’il se passe dans le monde virtuel et les entreprises l’ont bien compris. Ils profitent pour proposer des contenus, push notifications toute la journée afin de rester connecté.

Côté professionnel, le FOMO rôde à chaque bureau

« Quoi ? Je ne suis pas convié à cette réunion pourtant je devrais suivre ce projet », « N’oubliez pas de me mettre en copie de ces mails… », « Tiens, je lirais bien ça pour en apprendre un peu plus sur mon métier… »

Le syndrome du FOMO peut se traduire par la peur de passer à côté d’un projet important où on va pouvoir interagir avec les autres et se montrer. Nous avons besoin de nous sentir essentiel au bon fonctionnement de l’entreprise.

Un autre biais est le fait de vouloir tout apprendre, tout lire à propos de son métier ou de nouvelles compétences que l’on veut acquérir. Formations, blogs à lire, vidéos youtube, le choix est immense, le contenu est pertinent, nous ne pouvons pas passer à côté de ça.. Il en revient que nous passons énormément de temps à consommer ce contenu dans l’espoir d’en apprendre davantage. Même s’il n’est pas réellement important pour nous à l’instant où nous le lisons.

Avec l’avènement des outils en ligne, nous pouvons sauvegarder, bookmarker pour plus tard mais jamais nous ne prenons le temps de tout lire. Ce besoin de tout savoir, la course à l’efficacité et à la productivité nous force à toujours aller plus loin et à abolir la frontière entre vie personnelle et professionnelle. Nous nous créons alors une pression sociétale et professionnelle supplémentaire.

  • On recherche une solution à un problème ou on tombe sur une information intéressante.
  • On ferme l’onglet mais on continue à y penser, on veut en savoir plus.
  • Alors on ré-ouvre une page, on devient curieux et on navigue sur les différents contenus.

Voilà comment perdre des heures inutilement pour des informations qui dans la plupart des cas ne changeront rien à notre vie sans nous en apercevoir.

Comment se débarrasser de cette peur de manquer quelque chose ? 

Il est important de comprendre qu’il n’y a rien de grave à avoir une vie plus calme que celle que certaines personnes semblent projeter sur les réseaux sociaux. Cela ne vaut pas la peine de vous comparer ou d’en faire trop.

  • Apprenez à vous en défaire en vous concentrant davantage sur le moment présent.
  • Consacrez votre temps pour des objectifs « réels ».
  • Essayez de ne pas laisser les réseaux créer une barrière qui vous isole de vos amis et de votre famille.
  • Faites une analyse critique de ce que vos amis publient sur le net.

Tenir un journal

Cela vous rappelle ce qui importe ou pas dans votre vie. C’est un excellent moyen de prendre du recul.

Soyez indulgent avec vous même.

Même si vos amis vous montrent des photos inoubliables, qu’ils partent à l’autre bout du monde ou démarre une start-up, n’en faites pas une maladie. Soyez plutôt content pour eux. Il n’est pas facile de relever de nouveaux défis et se donner des attentes trop élevées augmente vos risques d’échec. Regardez plutôt ce que vous accomplissez au quotidien.

Ralentissez.

Appréciez le moment présent, celui passé avec vos amis et votre famille ou sur les activités qui vous plaisent. Le FOMO est l’ennemi d’apprécier le moment présent en vous projetant sans arrêt dans un mal-être de ne pas être à la bonne place.

Le FOMO est un syndrome qui ne risque pas de disparaître tout de suite.. Le meilleur moyen est de prendre conscience lorsqu’il vous arrive de vous sentir « obligé » d’être sur les réseaux, de lire ou de commenter. A ce moment là, demandez-vous si c’est vraiment important d’y consacrer tant d’énergie.

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